LA PEINTURE DE CATHERINE MICFLIKIER, par Janine Modlinger

"Elle est là. Elle se tient un peu à l’écart, un peu en retrait : pour être davantage à l’écoute de l’essentiel. A l’écoute de l’invisible.
Elle descend dans l’invisible, là où l’humain se révèle à nu, dépouillé de tous les faux-semblants.
Que reste-t-il ? L’homme en sa simplicité, en sa marche solitaire ou en sa rencontre avec autrui. Il reste le visage, le regard, l’étreinte, la parole que l’on devine de l’un à l’autre. Il reste le lien qui les unit parfois dans le silence.
Nul bavardage. Il lui suffit d’esquisser le rond des visages, les lignes d’un œil agrandi devenu tout regard, la trace d’un corps. Peu de traits, nulle ornementation, juste l’épure de l’essentiel, la suggestion du souffle qui va de visage à visage, qui donne vie à tout.
L’essentielle vie silencieusement irrigue ses toiles, diffuse un élan de joie : même en sa solitude, l’homme se tient droit. Il rayonne comme une lumière qui pointe à l’aube. Et c’est cela qu’elle capte, le rayonnement de ce qui est plénitude et simplicité.
Ses couleurs célèbrent, elles aussi. Tous ces tons de bleus superbes, ces bleus contemplatifs, évoquent la profondeur de la nuit ou celle de l’âme. Il y a aussi toutes ces variations de beiges, de gris, d’ocres et de jaunes où l’on voit que la vraie force est dans la sobriété.
La contemplation de cette œuvre nous ouvre au secret, au sacré."